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Une expertise sur le terrain

Des étudiants du Centre universitaire de formation en environnement offrent leurs compétences en développement durable au bénéfice d'organismes de la région

Caroline Bureau travaille à solutionner le problème du manque de débouchés pour les matières recyclables.
Caroline Bureau travaille à solutionner le problème du manque de débouchés pour les matières recyclables.
Photo fournie par Caroline Bureau

19 février 2009

Josée Martin

Quels sont les impacts environnementaux des embarcations à moteur? Les lois et règlements visant à protéger les milieux humides sont-ils efficaces? Quel serait le meilleur aménagement à promouvoir pour un parc industriel? Voilà autant d'enjeux environnementaux bien réels auxquels tentent de répondre des étudiants du Centre universitaire de formation en environnement de l'Université de Sherbrooke. Placés dans la dynamique de travail client-consultant, ces étudiantes et étudiants mènent des projets pour des organismes aux prises avec une problématique ciblée.

À la rescousse du lac Stoke

Les mandats confiés aux étudiantes et étudiants de la maîtrise en environnement de l'Université de Sherbrooke sont diversifiés. Par exemple, l'Association de protection du lac Stoke a fait appel à une équipe d'étudiants pour obtenir une opinion neutre et réfléchie sur la gestion intégrée, durable et écologique du niveau de l'eau et de la population de castors du lac Stoke.

Depuis plusieurs années, les riverains s'inquiètent du niveau du plan d'eau. Ils se questionnent quant à l'avenir de leur lac, qui subit des variations de son niveau d'eau et une prolifération d'algues et de plantes aquatiques en été. Également, la présence de castors apporte aussi son lot d'inconvénients pour la régularisation du niveau de l'eau. Or, cette association sans but lucratif gérée par des bénévoles n'avait pas les moyens d'engager des firmes d'experts pour mener des études.

«Je connaissais l'existence du cours Projet appliqué en environnement», dit Éric Cormier, membre du conseil d'administration de l'Association de protection du lac Stoke. «Je savais donc que je pouvais confier un tel mandat aux étudiants de la maîtrise en environnement, qui sont très compétents et motivés.»

Après plusieurs mois d'études, d'analyse et de recherche, les étudiants ont pu apporter des recommandations bien précises face à ce problème. «L'expérience a été très concluante, précise Éric Cormier. L'équipe d'étudiants, formée de deux biologistes, d'un bachelier en communication et d'une géographe, a pris le temps de bien analyser le problème et les solutions proposées nous semblent très logiques et bien appuyées par la littérature scientifique. Nous avons maintenant une étude très bien étoffée pour discuter avec les acteurs faisant partie de ce dossier. Notre plan de match est clair et semble faire consensus.»

Que faire des matières recyclables?

Dans un tout autre registre, Caroline Bureau, étudiante à la maîtrise en environnement, travaille de concert avec la Ville de Sherbrooke en vue d'apporter des recommandations pour solutionner le problème du manque de débouchés pour les matières recyclables.

Depuis quelques mois déjà, les centres de tri ne savent que faire du surplus des matières recyclées qui ne trouvent plus preneur. «Les centres de tri sont de plus en plus contraints d'entreposer les matières triées qui perdent en valeur ou ne trouvent tout simplement plus d'acheteur, mentionne Caroline Bureau. Par exemple, le prix payé par les recycleurs pour des plastiques mélangés est passé de 219 $ à 41 $ la tonne en seulement un mois l'automne dernier au Québec.» De même, le papier, les métaux et le verre ont également perdu de la valeur.

Face à cette situation, il devient nécessaire de se pencher sur les moyens pour donner une valeur ajoutée aux matières récupérées dans les centres de tri du Québec. Devrait-on intervenir avant ou après le tri? Bonifier la codification sur les matières recyclables nous permettrait-il de mieux les contrôler et les trier? Et si l'intégration d'une nouvelle technologie permettait de donner une deuxième vie aux matières résiduelles? Voilà autant de questions qui se posent et sur lesquelles Caroline Bureau se penche pour apporter des solutions concrètes à ce problème environnemental.

Des formations collées à la réalité

De plus en plus, les étudiantes et étudiants de la maîtrise en environnement sont amenés à travailler au sein d'équipes multidisciplinaires, afin de solutionner des problèmes environnementaux, que ce soit dans le secteur public, dans le milieu industriel, pour un organisme ou un fournisseur de services.

Depuis une dizaine d'années, le Centre universitaire de formation en environnement de l'Université de Sherbrooke a développé des approches pédagogiques concrètes permettant aux étudiants de développer des compétences liées au marché du travail, en plus d'offrir une expertise au profit d'organisations de la région. Les étudiants, qui sont placés dans cette dynamique de travail client-consultant, apprennent à gérer toutes les facettes d'un mandat complexe, tout en mettant en commun leur expertise, afin de satisfaire les attentes de l'organisation cliente.

Pour en savoir plus sur les formations offertes par le Centre universitaire de formation en environnement de l'UdeS, consultez le site Internet.